Une année étant ponctuée de quatre saisons bien distinctes, il importe de souligner que le passage d’une saison à l’autre fait traditionnellement partie des célébrations des peuples autochtones.
Par exemple, le solstice d’hiver appelé Pee cee magagaka (« le Soleil qui se tient immobile »)[1] est célébré durant la journée la plus courte de l’année et invite à un moment de réflexion et de communion au sein des différentes communautés autochtones. Il en va de même pour le solstice d’été qui lui agit comme une journée remplie d’énergie et de vitalité. Ce passage du printemps à l’été ponctue chaque nouvelle année en remerciant toujours la Terre-Mère pour les récoltes qu’elle permet de faire et en rendant hommage aux ancêtres qui ont jadis foulé ces mêmes terres. D’ailleurs, c’est depuis 1996 que l’on reconnaît le 21 juin, journée officielle du solstice d’été, comme étant la Journée nationale des peuples autochtones.
La notion de saisonnalité ne peut exister sans faire honneur et porter respect à la nature environnante que côtoient les différents peuples autochtones. Chez les Innus par exemple, on segmente plutôt les saisons en six, chacune d’elle représentant un moment particulier associé à un temps fort de l’année. Ainsi, on retrouvera :
- Shikuan (printemps), période durant laquelle la terre reprend vie
- Nissi-Pishim (mai), représente « le mois où les canards arrivent sur le territoire et c’est tout de suite suivi par la lune des outardes au mois de mai (nissi-pishim). Ce sont des activités importantes de chasse pour les peuples autochtones. »[2]
- Uapikun-pishim (juin), pour le mois des fleurs et la pêche au saumon
- Upau-pishim (août), pour la migration des oiseaux et le retour au territoire
- Uashtessiu-pishim (octobre), période d’ensoleillement de la terre grâce aux couleurs rouge-orangé d’automne
- Pishimuss, tshishe-pishim (décembre et janvier), un moment de grand froid qui incite au calme en attendant le renouveau du printemps
L’accord avec la terre prévaut en tout temps et sert de guide pour façonner, encore aujourd’hui, l’utilisation et l’occupation que chaque communauté fait du territoire qu’elle occupe. Rien n’est acquis; c’est un cadeau immense que la Terre-Mère leur offre et de ce fait, il faut la protéger des activités humaines qui tendent à la dénaturer.
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