Langues autochtones : regard sur une culture fragile, mais bien vivante

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Selon le plus récent recensement réalisé en 2021 par Statistique Canada, on compte près de 70 langues autochtones déclarées, avec les langues cries en tête de liste parmi celles les plus parlées au pays. En effet, on dénombre 86 480 locuteurs ayant cette langue comme langue maternelle, tandis que le pays recense 39 620 Inuits s’exprimant d’abord en inuktitut, soit la seconde langue autochtone la plus utilisée au Canada.

Toutefois, le déclin des personnes autochtones déclarant avoir une langue autochtone comme langue première (- 8,1 % entre 2016 et 2021) a eu une incidence directe sur la proportion d’autochtones attestant être en mesure de tenir une conversation dans leur langue autochtone, en baisse de 4,3 % pour la même période.

Sachant cela, il importe de mettre en place des stratégies et des politiques qui favoriseront la protection, et indirectement, la pérennité des langues autochtones, au pays. Voici un aperçu de ce qui est proposé au Québec pour redonner à la culture autochtone ses lettres de noblesse.

Le gouvernement du Québec a récemment annoncé vouloir déposer un projet de loi qui contribuerait à protéger les langues autochtones, au même titre que la loi 101 vise la sauvegarde du français.

Cette annonce emboite d’ailleurs le pas au dévoilement du Plan d’action gouvernemental pour le mieux-être social et culturel des Premières Nations et des Inuits 2022-2027.

Financées à hauteur de 141 millions de dollars sur cinq ans, les actions gouvernementales comprennent plusieurs éléments touchant directement à la question de la préservation des langues autochtones.

Parmi celles-ci, on note la bonification et le soutien aux médias autochtones, l’aide au développement de formations pour la transmission des langues autochtones ou encore, le soutien à la mise en place de nouveaux centres culturels autochtones.

Ces différentes actions s’inscrivent en continuité avec une démarche authentique de reconnaissance des savoirs ancestraux et de réconciliation avec les peuples fondateurs du Canada.

Sur une note d’optimisme, le recensement de 2021 dénote une augmentation considérable de jeunes de la génération Alpha (personnes nées après 2010) qui savent parler une langue autochtone, passant de 11 715 personnes en 2016 à 28 755 en 2021 .

Il est aussi mentionné que les langues cries jouissent présentement d’une certaine revitalisation, attribuable à plusieurs facteurs, dont la popularité de la langue sur les médias sociaux comme TikTok et YouTube; mais également l’apprentissage que réalisent les survivants qui désirent se réapproprier leurs racines après avoir vécu une enfance en pensionnat et la transmission de la langue aux enfants et petits-enfants des survivants des pensionnats.

Relevez un nouveau défi professionnel en allant à la rencontre des différentes communautés autochtones; vous pourriez être surpris de toute la richesse que cette culture peut vous apporter.

[1] https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/220921/dq220921a-fra.htm?indid=32990-4&indgeo=0 [2]https://www.lapresse.ca/elections-quebecoises/2022-09-30/une-loi-101-pour-proteger-les-langues-autochtones-promet-legault.php

[3]https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1906109/locuteurs-langues-autochtones-statisitique-canada